Reiki –
UNE MÉTHODE DE GUÉRISON
À LA PORTÉE DE TOUS
Hanspeter Nüesch
«L’énergie de guérison est si bienfaisante!»
«Un soir, juste après ma conversion à Jésus-Christ, je voulus comme à l’accoutumée
dessiner en l’air le symbole de guérison, pour envoyer à distance de l’énergie
à ma famille. Je réalisai alors que j’étais incapable de me souvenir de ce symbole.
Je l’avais dessiné des douzaines de fois, mais il était sorti de ma mémoire. Je
me suis alors demandé si le reiki était encore compatible avec ma nouvelle foi
en Jésus-Christ.»
Lilian Bonema-Kroh, devenue une collègue de travail, m’a relaté un jour cette
expérience. Ce fut mon premier contact avec quelqu’un ayant pratiqué activement
le reiki. Depuis, j’ai fait la connaissance de nombreuses personnes qui font
transiter cette mystérieuse énergie de guérison, pour elles-mêmes ou pour
d’autres.
D’origine japonaise, le reiki a connu un essor fulgurant au cours de ces dernières
années: dans les pays de langue allemande, on estime à quelque 5’000 le nombre
de «maîtres» qui pratiquent cette discipline et intronisent d’autres maîtres. La
maîtresse-reiki Karin Worms explique: «Les maîtres sont intronisés à la chaîne...
L’offre arrive à peine à suivre la demande» (1). En fait, chaque individu, homme
ou femme, peut participer à des cours, donnés sur des week-ends, à l’issue desquels
ils sont habilités à appliquer la méthode sur eux-mêmes ou sur d’autres. La
maîtresse-reiki Paula Hoven parle d’une «démocratisation» de la guérison et
de l’auto-guérison via le reiki, car chacun a libre-accès à des esprits guérissants et
à une «transformation spirituelle» (1). Parmi les adeptes du reiki, j’ai connu des
personnes très aimables, désireuses d’aider les autres. D’autres, moins scrupuleuses,
utilisaient le reiki et son énergie à des fins plus personnelles.
De nombreux adeptes du reiki sont convaincus que l’énergie qu’ils invoquent est
la même que celle du Saint-Esprit, et que le reiki est compatible avec la foi en
Jésus-Christ. En fait, il est frappant de constater combien rares sont les personnes
intéressées à l’arrière-plan spirituel du reiki. «L’énergie lumineuse est si bénéfique,
elle ne peut venir que de Dieu. Si ça aide, c’est que c’est bon...»
Les origines du reiki
C’est un moine catholique japonais, Mikao Usui, qui a redécouvert l’énergie reiki.
Alors qu’il enseignait dans un couvent de Kyoto, un étudiant lui demanda un jour
s’il croyait absolument tout ce qu’enseignait la Bible. Le moine répondit par l’affirmative.
Ses étudiants lui demandèrent alors ce qu’étaient devenus les miracles
du Christ, et comment comprendre le passage: «Celui qui croit...fera de plus
grandes oeuvres que celles-ci» (Jean 14, 12). Interpellé par ces remises en question,
Usui abandonna sa chaire d’enseignant et décida de suivre une nouvelle formation
théologique à Chicago (il avait été formé par des missionnaires américains).
Il ne reçut pas de réponse à ses questions, revint au pays et prit le chemin
des monastères bouddhistes. Il étudia les langues anciennes, consulta pendant plusieurs
années les écrits sacrés de différents pays, jusqu’à ce qu’il découvre, dans
un couvent zen, des symboles mystérieux: les sutras du lotus tibétain. Il ne lui
manquait plus que l’initiation à ces symboles, dont il espérait retirer des forces
et capacités nouvelles. Il reprit son bâton de pèlerin et parvint à une montagne
sacrée où il se mit à méditer. Le 21ème jour, il tomba en transe et vit un être
lumineux qui lui montra et expliqua les rituels, symboles et mantras sacrés.
«Lorsque cette lumière l’atteignit, il perdit connaissance; son âme se détacha de
son corps physique, tout en restant en contact avec lui. Il vit alors dans le monde
astral les symboles que les maîtres du reiki se transmettent aujourd’hui encore.
Et, pour chaque symbole, sa signification et son application» (1). Il reprit cette
méthode de guérison pour lui-même et l’appliqua aux malades d’un quartier
pauvre de Kyoto.
Un développement spectaculaire
Mikao Usui transmit plus tard ses révélations à son successeur, le grand maître
Chujiro Hayashi, qui lui-même intronisa la célèbre Hawaya Tahata. Celle-ci transmit
la prêtrise reiki à sa petite-fille, Phyllis Lei Furumoto, qui fonda la «Reiki-
Alliance». Jusqu’en 1988, seuls les grands maîtres pouvaient initier des personnes.
Mais Phyllis Lei Furumoto céda son exclusivité: «Chaque maître peut à son tour
nommer de nouveaux maîtres, à condition de n’opérer qu’après trois ans. Mais
personne ne respecta cette condition.Au contraire, tous les initiés transmirent
abondamment leur don, et Phyllis perdit rapidement le contrôle du système
reiki» (1). En parallèle, Barbara Ray, autre maîtresse du reiki et auteur du livre
«Le facteur reiki», fonda une association concurrente, la TRTAI («The Radiance
Technique Association International» (intitulée jadis AIRA). La confusion du système
reiki s’accentua encore lorsque l’ex-financier Erhard Strohm annonça que
Mikao Usui lui était apparu lors d’une révélation d’énergie afin de l’introniser. En
même temps, le prix des cours de reiki (auparavant très chers: jusqu’à
CHF 20’000.- pour la maîtrise!) chuta sensiblement, ce qui le rendit accessible
au grand public. «Erhard Strohm offrit le reiki à un prix inférieur, tout en communiquant
des informations qui jusqu’alors devaient rester secrètes» (1). En outre,
Andreas Dalberg a publié un ouvrage commentant les symboles, mantras et
rituels initiatiques de tous les degrés du reiki (1).
En japonais, reiki signifie «énergie divine»
Barbara Simonsohn définit le reiki comme «un système d’énergie permettant
d’activer la force de vie universelle» (1). En japonais, reiki signifie «énergie divine
» (ou cosmique). «La simplicité est la clef de la méthode reiki.Tandis que les
autres thérapies requièrent des mois ou des années de formation, le reiki peut
se transmettre en un seul week-end de formation» (1). Le système reiki traditionnel,
selon l’enseignement d’Usui, comprend trois niveaux. «Le premier degré
concerne avant tout le corps; le second les phénomènes mentaux (rapports psyché/
soma), et le troisième degré - celui du maître - les processus de l’âme...A ce
niveau-là, l’initié entre dans un monde astral de transition entre le monde matériel
et immatériel» (1).
La force de vie universelle est transmise par imposition des mains. Elle est censée
permettre la guérison et le développement spirituel du patient.A partir du
deuxième degré, l’intronisation doit permettre un traitement à distance: l’énergie
reiki est envoyée par les airs à son destinataire.
«Le patient est couché habillé sur une natte ou un lit. Aucun diagnostic formel
n’est établi, seuls des "états d’énergie" sont constatés. Ensuite, le thérapeute, en
5
Avant tout traitement avec
l’énergie reiki, on formule
une prière, pour pouvoir
être un canal disponible
pour l’énergie reiki.
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pleine concentration, pose ses mains pendant environ dix minutes sur le front de
son client. Selon un rituel bien précis, il les pose alors sur d’autres points du
corps, pour capter et retransmettre l’énergie cosmique... Parfois, il place des
cristaux ou d’autres minéraux sur le corps du patient afin de lui communiquer
l’énergie de guérison. Une séance dure une heure (ou plus), s’effectue dans le
silence avec un seul patient, ou sous la forme d’un "télétraitement". La thérapie
comporte généralement six à huit séances» (1).
Que signifient les symboles et mantras?
Les symboles:
«Tout le système d’énergie du reiki se base sur huit symboles cosmiques ou universels
», explique une maîtresse de reiki... «Ces derniers activent uniquement
l’énergie de vie globale et universelle. Les symboles universels se retrouvent
dans toutes les grandes civilisations humaines. Que l’on visite le British Museum
de Londres ou le Musée Egyptien de Berlin, si l’on connaît les symboles du
degré 2 et suivants du reiki, on peut identifier les symboles (entiers ou partiels)
figurant sur certains monuments funéraires et temples... Les symboles universels
nous mettent toujours en contact avec des niveaux de conscience supérieurs; les
symboles activent uniquement de l’énergie-lumière, non statique et dynamisante,
qui trouve son accomplissement dans les vertus suivantes: joie, sagesse, clarté
et amour universel. Selon Carl Gustav Jung, les symboles universels d’harmonie
(auxquels le reiki se réfère), sont des éléments vivants et toujours en mouvement;
ils exercent un pouvoir d’attraction et ont des effets sur notre psychisme
- que nous en soyons conscients ou non» (1).Andreas Dahlberg résume comme
suit la fonction des symboles: «L’homme a reçu la forme des symboles d’une
autre sphère, afin de pouvoir être en contact avec son énergie» (1).
Les mantras:
Les mantras sont des paroles sacrées censées activer et diriger certaines énergies.
Avant de commencer une séance de reiki, l’individu doit prononcer trois fois des
mantras, silencieusement. «Lors des intronisations», explique Walter Lübeck, «le
maître reiki reprend les symboles et mantras que le docteur Usui avait redécouverts
dans des écrits anciens (guérisons effectuées par Bouddha). En transmettant
symboles et mantras, chaque personne peut être reliée de façon durable
avec la source universelle de l’énergie de vie. Aux signes et mots s’ajoutent certains
rituels nécessaires pour amener l’énergie dans les régions du corps
connectées avec la force reiki» (1). Selon l’enseignement des écrits hindouistes
(Veda), «un mantra n’est pas une formule d’incantation magique ou une simple
prière; c’est l’incarnation d’une divinité spécifique. C’est la divinité elle-même.
Si un mantra est répété plusieurs fois... la force de la divinité lui vient en aide. La
force humaine se trouve donc secondée par une force divine» (1).
Suite à un voyage en Inde, Maharishi Mahesh Yogi, fondateur de la méditation
transcendentale, a écrit les lignes suivantes au sujet des mantras (entre-temps,
ses textes ont été retirés des librairies): «Il y a un effet dans l’autre monde, avec
des êtres supérieurs où les dieux peuvent être sollicités». Il ajoute encore:
«Toute la science des mantras et des hymnes du Veda ont pour but de renforcer
les liens et la compréhension des hommes avec ces êtres supérieurs» (1).
L’explication est on ne peut plus claire!
Le fondement spirituel du reiki
En discutant avec de nombreux adeptes du reiki, j’ai été surpris de constater à
quel point ils ignoraient tout de ce qui se joue dans le monde des esprits lors-
qu’une personne s’offre comme canal de l’énergie reiki: «Véhiculer de
la lumière et de l’amour, n’est-ce pas là tout le programme de Dieu?»,
disent-ils. Mais voici ce qui se passe lors des initiations: «Dans le rituel
de passage, l’initié reiki doit recevoir une portion de la nature et de la
conscience de Bouddha, afin de permettre d’activer de nouvelles
forces de guérison» (1). Le reiki doit permettre un épanouissement
progressif de la nature bouddhique ou christique du soi, l’un et l’autre
étant quasiment identiques dans la pensée orientale: «Dieu, Christ,
Bouddha - peu importe finalement le nom que tu donnes à l’incarnation
de la perfection la plus élevée» (1). Le reiki devient ainsi une
forme de divinisation de soi-même: «Tu prends conscience que tu es
toi-même responsable de tout, tu es le maître de ta vie et de tes circonstances
» (1).
La divinisation de l’homme apparaît bien dans la prière que la maîtresse
reiki allemande Brigitte Müller recommanda lors d’une «méditation
mondiale de guérison»: «Je commence par moi-même. Je suis une âme
vivante, l’esprit de Dieu habite en moi. Moi et le Père, nous sommes
un, et tout ce que le Père a m’appartient. En vérité, je suis le Christ
de Dieu» (1). La prière qui accompagne le premier symbole Choku
Rei déclare: «J’entre dans l’éternité. Prends la décision. Entre et accède
avec toutes tes énergies au noyau essentiel» (1). Une autre prière,
celle du troisième symbole, le Hon Sha Ze Sho Nen, mentionne explicitement
l’Esprit de Dieu. Une initiation reiki correspond donc, pour
celui qui la vit, à un retour vers Dieu, la
force suprême (1).
«Ce contact avec la force divine est si
impressionnant qu’il reste marqué au
plus profond de soi. C’est là que s’inscrit
la nécessité de se libérer des représentations
de péché, afin de canaliser l’énergie
de vie universelle» (1). Lors de la prière
prononcée avant le début d’un traitement,
la personne demande (en pensées
ou de manière audible) de pouvoir être
un canal pour le reiki. «J’élève donc mes
mains vers mon front, j’incline ma tête et
mon buste et laisse retomber mes mains
à la hauteur de mon coeur. Ce rituel est
un signe de respect... Joindre mes mains
signifie réunir mes éléments yin et yang, mon côté lumière et mon
côté ombre» (1).
A l’opposé, la démarche chrétienne implique une reconnaissance du
péché («mon côté ombre»), permettant de recevoir, par la foi, le pardon
accompli par Jésus-Christ. Il ne s’agit pas d’«harmoniser» le
péché mais de le confesser... Le reiki est une voie subtile de salut personnel.
Etre «libéré des représentations de péché» (reiki) n’est pas
synonyme d’être pardonné du péché (Evangile). La puissance du Saint-
Esprit est parodiée par une union avec des esprits et énergies cosmiques
indéfinis.
Le reiki est incompatible avec la foi en Jésus-Christ
Le reiki a indéniablement des vertus guérissantes. Mais la Bible nous
défend de communiquer avec les esprits et les anges d’un autre
monde: ceux-ci sont pour la plupart des suppôts de Lucifer, l’ange
déchu, et ne sont donc plus sous l’autorité du Saint-Esprit. Ce sont
des esprits de séduction.
Doris Sommer, présidente de l’Association internationale de reiki,
maîtresse et formatrice, a déclaré être entrée en contact avec son
défunt frère par le biais d’un symbole reiki. Elle explique également
comment entrer en contact avec son ange personnel... «Tu peux toimême
avoir accès intérieurement avec ton ange, qui peut être appelé
moi suprême ou chef de l’esprit; chaque personne dispose d’un tel
être qui le conduit, d’un esprit qui le guide...Tu peux écouter directement
cet être - ou ton ange. Si tu désires lui donner un nom personnel,
alors assieds-toi, donnes-toi un temps de reiki (par reiki II tu
peux quitter ta conscience via HS et SHK [codes secrets]), puis
demande directement à ton ange quel est son nom» (1). Nous avons
ici à l’évidence une démonstration de spiritisme, clairement proscrit
par l’enseignement biblique, où l’individu devient dépendant des
esprits et anges déchus qu’il a appelés à son aide. Les anges placés
sous l’autorité de Dieu ne se feraient en aucun cas appeler de cette
manière-là, ni ne se révéleraient ainsi.
Certains maîtres admettent aujourd’hui que les forces canalisées par
le reiki pourraient ne pas être unilatéralement positives; Eckart
Warnecke, psychothérapeute, maître de training autogène et de reiki,
relate, dans son préambule au deuxième degré reiki, combien sa
vision du monde a été ébranlée suite à une expérience négative. Il
déclare: «A quoi bon stocker de la lumière et de l’amour si nous
ignorons qu’en même temps des forces sombres et destructrices s’insinuent
en nous?» (1).
Il faut donc se poser la question fondamentale: d’où provient l’énergie
reiki? Les Hindous parlent de «prana», les Chinois de «chi», les mystiques
musulmans de «baraka», les cabalistes juifs de «yesod» et les
Egyptiens de «ka». D’autres recourent à des interprétations plus
scientifiques en qualifiant les énergies cosmiques d’od ou de bioénergie.
Dans tous les cas, il s’agit de
forces issues du cosmos qui ont la
faculté de s’associer à l’homme pour
lui conférer un meilleur équilibre, de
nouvelles forces d’auto-guérison. Ces
énergies cosmiques sont activées par
l’incantation de noms de dieux ou de
maîtres à penser d’un certain système
religieux. Cependant, il arrive souvent
que seul le premier initié puisse procéder
à de telles formulations. Les
personnes utilisées comme intermédiaires
ou canaux ne savent souvent
rien de la source de l’énergie qui leur
est administrée. L’on explique parfois
ce secret en affirmant que «l’initié ne
pourrait de toute façon pas comprendre correctement».
La plupart des maîtres de reiki prétendent que cette méthode est
neutre au plan religieux: «Le reiki est tout à fait indépendant de la foi
et de la vision du monde de celui qui donne et de celui qui reçoit le
reiki. Chez nous, de nombreux maîtres sont des chrétiens...A notre
connaissance, l’exercice du reiki ne lèse en rien des convictions de
foi» (1). Cette dernière affirmation, mise à l’épreuve de la Bible, s’avère
fausse. Si un être humain a donné sa vie à Jésus-Christ, s’il veut vivre
et servir par la puissance du Saint-Esprit, il doit se libérer, au nom de
Jésus, du reiki et des esprits impurs que véhicule cette méthode. Le
Nouveau Testament nous met en garde contre l’association avec des
puissances de l’air: «Prenez garde que personne ne fasse de vous une
proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la
tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur
Christ. Car en Lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité.
Vous avez tout pleinement en Lui, qui est le chef de toute domination
et de toute autorité» (Col. 2, 8-10).
(1) L’article et la bibliographie originales sont en allemand et ont paru dans le magazine
«Christliches Zeugnis» 4/98. Ils peuvent être obtenus à Campus pour Christ,
Josefstrasse 206, 8005 Zurich.